Sud-Ouest 31 décembre 2023 – lettre ouverte aux élu(e)s du Bassin

Huîtres du bassin d’Arcachon interdites : une association fondée par des ostréiculteurs interpelle les élus du bassin d’Arcachon

L’Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon, créée par des ostréiculteurs en 1964, critique la politique menée en matière de gestion des eaux pluviales, à l’origine de l’actuelle crise ostréicole et sanitaire

Huîtres du bassin d’Arcachon interdites

L’Adeba, Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon, association créée en 1964 par des ostréiculteurs, est actuellement présidée par Thierry Lafon, l’ancien président du CRCAA (Comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine). Elle vient d’envoyer une lettre ouverte aux élus qui prend un relief tout particulier avec la crise que subit l’ostréiculture à la suite de l’interdiction de vente des huîtres en raison du norovirus.

« Depuis deux mois, nous subissons des débordements d’eaux usées qui viennent polluer les eaux du Bassin, avec les conséquences funestes que l’on connaît sur la salubrité des coquillages. La cause de ces débordements est clairement identifiée : c’est la saturation du réseau d’assainissement des eaux usées par l’introduction massive des eaux de pluie dans les nombreuses zones de notre territoire qui se retrouvent rapidement inondées en période d’intempéries.

Ce phénomène est malheureusement trop récurrent pour qu’on puisse le qualifier d’exceptionnel, ce qui pose question sur la politique menée en matière de gestion des eaux pluviales. Si des efforts sont menés sur ce sujet depuis quelques années, les résultats sont mauvais et bien loin de protéger le territoire d’un évènement de période de retour de trente ans comme annoncé dans l’ambition que vous affichez et que mérite notre territoire. Il est de votre responsabilité de revoir votre politique en la matière.

Parmi les erreurs à corriger il en est une, grave et lourde de conséquences : celle d’attendre de l’infiltration à la parcelle une efficacité sans faille pour retenir les eaux de pluies sur place, en tout temps et en tous lieux. Il est en effet regrettable que la prescription stipulant « le volume à stocker ou le fond du système d’infiltration doit être aménagé de sorte à être au-dessus du toit du niveau haut de la nappe » soit méconnue et inappliquée, alors qu’elle figure pourtant explicitement dans le schéma directeur de gestion des eaux pluviales. La conséquence est qu’en période de nappe haute les eaux de pluie ne peuvent évidemment pas être retenues sur les parcelles et rejoignent instantanément le réseau pluvial. Or ce dernier n’est ni conçu ni dimensionné pour les évacuer, provoquant inondations et saturation du réseau d’eaux usées. Ces problèmes sont en outre aggravés par une autre erreur d’aménagement fréquemment commise, la suppression de crastes et fossés qui, outre l’évacuation, assurent également drainage, stockage, épuration et évapotranspiration, et qui sont remplacés par des canalisations incapables d’assurer les mêmes fonctions régulatrices. C’est là un point stratégique dans l’aménagement du territoire que vous devez sérieusement revoir, en le plaçant en tête de vos priorités »

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