Circonstances exceptionnelles et débordements d’eaux usées

Dans les arrêtés qu’il a signés le 28 février dernier, relatifs à l’assainissement du SIBA, le préfet a précisé que la conformité du système d’assainissement (et donc, entre autres, l’absence de débordements) s’apprécierait hors « circonstances exceptionnelles » en reprenant pour ces dernières la définition donnée par la loi (art 2.23 du décret interministériel du 21 juillet 2015).

Cette définition étant très imprécise, et le SIBA ayant déjà proposé, lors de son « Porter à connaissance » de l’été 2024, un critère particulièrement laxiste, le risque de voir le SIBA déclaré non responsable en cas de nouveaux débordement était trop grand et c’est une des raisons des recours en annulation et/ou en suspension déposés par les associations environnementales, dont l’ADEBA, contre ces arrêtés.

Lors de son dernier conseil syndical, le SIBA a décidé de demander à l’Etat de préciser cette définition.

L’ADEBA est farouchement attachée au principe du « zéro rejet dans le Bassin » mais a néanmoins bien conscience que le risque zéro n’existe pas ; aussi pensons-nous souhaitable de tout faire pour que la définition qui sera arrêtée par le préfet soit la plus protectrice possible.

Ayant remarqué

  • d’une part que l’arrêté interministériel précité stipule explicitement que « Le préfet complète les exigences fixées (dont les critères de conformité) notamment au regard des objectifs environnementaux et usages sensibles des masses d’eau réceptrices et des masses d’eau situées à l’aval »,
  • d’autre part que dans son schéma directeur pluvial le SIBA déclare protéger le territoire contre des inondations de fréquence trentennale,

l’ADEBA vient d’adresser au préfet le courrier suivant :

Monsieur le Préfet,

Le conseil syndical du SIBA a décidé, par une délibération du 23 juin dernier, de demander à l’Etat de définir et délimiter les notions de « circonstances exceptionnelles » et notamment de « catastrophes naturelles et inondations ».

Une telle clarification semble en effet nécessaire pour toutes les parties, tant pour les responsables chargés de définir et de mettre en œuvre la politique d’aménagement du territoire que pour les usagers et les populations qui doivent connaître les risques auxquels ils sont soumis.

Ceci concerne tout particulièrement les épisodes pluvieux susceptibles de provoquer la saturation du réseau pluvial, que ce soit par le ruissellement de la pluie tombée ou par la remontée de la nappe qu’elle a provoquée si le drainage de la zone est déficient, des inondations qui en résultent dans les zones urbaines et, par voie de conséquence, des entrées massives d’eaux claires parasites qui saturent le réseau d’eaux usées et provoquent son débordement.

La qualification d’« exceptionnel » a été employée à de très nombreuses reprises ces dernières années pour de tels épisodes, trop souvent pour des cas certes gênants pour les conséquences provoquées, mais néanmoins récurrents et rencontrés maintes fois au cours des dernières décennies, et le terme « exceptionnel » s’en trouve aujourd’hui complètement galvaudé ; une clarification s’impose donc. Cette clarification doit évidemment tenir compte du caractère particulièrement sensible du Bassin d’Arcachon.

Il se trouve que le SIBA, après sa prise de compétence sur le pluvial en 2018, a établi son SCHEMA DIRECTEUR DE GESTION DES EAUX PLUVIALES, voté par le conseil syndical le 18 avril 2019, document socle de la politique d’aménagement du territoire en matière de pluvial, établissant les prescriptions techniques applicables et fixant le niveau de protection du territoire contre les inondations. Ainsi précise-t-il :

« Il est important de relever qu’en matière de gestion des eaux pluviales, les ouvrages publics et les mesures compensatoires sont dimensionnés selon un certain temps de retour qui correspond aux préconisations fixées par des normes et à un compromis technico financier. Aussi, les mesures arrêtées dans le présent zonage ne permettent pas de supprimer tous les risques de débordement. Lors d’évènements de période de retour supérieure à la période de référence, des débordements subsisteront…

La 2ième version des schémas directeurs a ainsi été bâtie à partir de cet évènement d’un temps de retour estimé à 30 ans. L’ensemble des ouvrages publics et le programme de travaux ont ainsi été dimensionnés sur la base de cet évènement….permettant d’être conforme à la norme NF EN 752-2 de novembre 1996 qui préconise un temps de retour de 30 ans pour la protection des centres villes et zones industrielles. »

En conséquence, pour rester cohérent avec ces règles auxquelles on ne peut que souscrire, il apparait évident que la définition de « circonstances exceptionnelles » qui est attendue des services de l’Etat doit correspondre a minima, pour les phénomènes susceptibles de provoquer des inondations lorsque le réseau pluvial devient défaillant, à des phénomènes dont le temps de retour est au moins égal à 30 ans.

Compte tenu des évolutions attendues avec le changement climatique, il semble également pertinent de prévoir une clause de révision de cette définition dans quelques années pour tenir compte de ces évolutions.

Restant très attentifs à la préservation de notre environnement et à tout ce qui pourrait l’impacter, ……

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Echos de la manifestation pour un SCoT vertueux

Sud-Ouest du 21 juin :

https://docs.google.com/document/d/1QCUkEkV7iz5NbJcetdwaMUDYxbW6xDms/edit?usp=sharing&ouid=104545107975059644085&rtpof=true&sd=true

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Manifestation pour un SCoT respectueux du Bassin d’Arcachon

Alors que le SCoT élaboré par le SYBARVAL, après une première version adoptée en 2012 mais annulée en 2017 par le Tribunal Administratif pour manque de prise en compte des espaces naturels et des enjeux environnementaux et pour défaut de dialogue avec les associations, a été réécrit en 2024 dans la lignée de la bétonisation du territoire, ce qui lui a valu d’être tout d’abord suspendu par la Préfecture, puis attaqué par les associations environnementales,

Alors que notre Bassin n’en peut plus entre pollutions récurrentes du milieu naturel et marin par les eaux usées, disparition des herbiers, mortalité du naissain et des huîtres, surtourisme, disparition progressive des arbres, des fossés, et de la biodiversité,

Alors que fleurissent les constructions illégales complaisamment tolérées par nos élus,

Ces derniers ont l’indécence d’organiser à Arcachon les rencontres nationales des SCoT de France !

Le SCoT doit être le cadre garantissant la qualité de vie de la population et la préservation des équilibres du territoire, en conformité avec les lois de la République, et non la fuite en avant dictée par la pression foncière, les tentations fiscales, la com et autres chimères du « courtermisme » ; certaines collectivités l’ont d’ailleurs bien compris, comme le montre un article très intéressant paru dans le N° 383 de juin-juillet de la revue « Le Courrier des maires » (p39-40 : L’eau s’infiltrera-t-elle un jour jusque dans les plans d’urbanisme ?).

Opposons-nous au bétonnage du Bassin d’Arcachon et à la logique du tout économique et du tout-tourisme, au mépris du Bien Commun que constitue notre Environnement, Air-Terre-Mer-Sable-Forêt-Patrimoine architectural-Ressource halieutique, Culture locale,

en manifestant devant le Palais des Congrès d’Arcachon, lors de la sortie de la réunion des SCoT de France Vendredi 20 juin à midi

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Suspension des arrêtés SIBA !!!

Comme nous l’avions relaté dans notre article du 15 avril dernier,  l’ADEBA a demandé à la justice d’annuler les arrêtés pris par la préfecture le 28 février 2025, autorisant le SIBA à rejeter les eaux usées dans la nature et dans le Bassin en cas de « circonstances exceptionnelles ».

Cette annulation a également été demandée par d’autres associations environnementales (CEBA et SEPANSO), ainsi que par le Comité Régional Conchylicole.

En outre, le délai de traitement de ce genre de demande étant assez long, un recours suspensif a également été formulé, porté par la SEPANSO, afin de bloquer immédiatement l’application de ces arrêtés en attendant leur annulation.

Le 20 mai, le Juge des Référés, reconnaissant la validité des arguments des associations environnementales, a ordonné la suspension de l’exécution de ces arrêtés.

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Carnaval Territoire En Résilience

L’ADEBA a très activement participé à cette manifestation, avec un superbe char conçu et construit par son Président, et des prises de parole de Président et de la Trésorière :

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Défilé à Arcachon contre les rejets en mer : non aux projets « futuricides » et à la « cannibalisation » du Bassin

article du journal Sud-Ouest publié le 11 mai 2025

Une pierre tombale à la mémoire du bassin d’Arcachon flanquée de l’épitaphe écocide. Des pancartes sans équivoque : « Bassin d’Arcachon, vacances à la merde ». Ce samedi 10 mai, à 14 heures, un cortège se réunit devant la sous-préfecture d’Arcachon, lieu de rassemblement du carnaval organisé par les associations de protection de la nature.

Leur propos ? Attirer l’attention du public sur la disparition du vivant dans le bassin d’Arcachon. Le lieu est symbolique puisque fin février, le préfet a signé les arrêtés permettant, en cas de « circonstances exceptionnelles », de rejeter les eaux usées non traitées dans la nature.

Des arrêtés attaqués devant le tribunal – l’audience est prévue le 13 mai – par la coordination environnementale (Ceba), la Sepanso et l’Adeba (Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon).

L’Adeba dont le char, qui ouvrit le défilé, résuma bien le message de cette journée.

Inspiré de « l’œuvre anonyme et éphémère découverte trônant sur la balise K1 pendant le salon nautique d’Arcachon », il en a repris les codes. Un cabinet de toilette dont l’évacuation est estampillée Siba du nom du syndicat en charge de l’assainissement avec, en son bout, un excrément et son message « moi je plonge dans le bassin quand ‘‘circonstances exceptionnelles‘‘  ».

Masqué d’un visage à la « South Park », un homme s’y assit, pantalon baissé, alors qu’à ses pieds des bidons estampillés antifouling, anti limaces, désherbants ou encore lessive tensio actif symbolisent ce qui, aussi, se déverse dans le plan d’eau.

Cette déambulation qui réunit près de 150 personnes ne passa pas inaperçue, surtout au niveau du front de mer, alors fréquenté par des touristes. À ceux qui s’interrogèrent, les manifestants apportèrent des réponses.

« Est-ce un progrès d’offrir cuivre et cocktail de pesticides au milieu marin pour le seul bénéfice d’avoir des coques de bateau qui restent propres sans frotter ? De remplacer les fossés par du béton, d’anéantir un réseau hydraulique indispensable drainage des sols ? Le déni n’est plus acceptable, il est criminel et suicidaire », vibra Thierry Lafon, ostréiculteur et président de l’Adeba. Et de demander un moratoire sur les permis de construire.

Conseiller régional EELV et élu de l’opposition à Arcachon, Vital Baude dénonça également la « politique de bétonnage et le tourisme de masse » ainsi que la « cannibalisation de tout par le Siba ». Et d’en appeler au sursaut par les urnes, à un an des municipales. Le maire d’Arcachon, Yves Foulon, présidant aussi le Siba.

Elue de Gujan-Mestras et trésorière de l’Adeba, Elizabeth Rezer-Sandillon a dénoncé « les méfaits du surtourisme, le renversement des valeurs, la privatisation du collectif et les projets futuricides. »

Sur la jetée, dans l’ampli, résonna le discours de l’ancien président de la République, Jacques Chirac, prononcé lors du sommet de la terre en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ».

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Carnaval « Territoire en résilience »

le 10 mai 2025 à 14h00, 55 Bd du Général Leclerc à Arcachon

Pour prolonger la journée internationale de la biodiversité (le 22 avril), les Associations de Protection de la Nature du Bassin d’Arcachon, dont l’ADEBA, organisent samedi 10 mai 2025 un carnaval festif, déambulation dans les rues d’Arcachon, pour but d’attirer l’attention sur la disparition du vivant dans le Bassin : quasi disparition des zostères, mortalité alarmante des huîtres, perte de biodiversité, du fait des multiples pollutions (pesticides, antifoulings, HAP, détergents, etc…), de l’urbanisation croissante, du sur-tourisme et du non respect du vivre ensemble.

Rendez-vous le 10 mai à 14 h devant la sous-préfecture d’Arcachon.

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Une oeuvre d’art saccagée au Salon Nautique d’Arcachon

Les visiteurs du salon nautique d’Arcachon ont pu apercevoir, coiffant la balise K1 proche de la digue Est, l’œuvre d’art d’un artiste anonyme qui semble avoir très bien compris le problème du Bassin (voir nos articles précédents sur le « permis à polluer » et les arrêtés assainissement du SIBA) :

Cette oeuvre originale a malheureusement été rapidement vandalisée par des individus peu sensibles à son esthétisme, à moins qu’ils n’aient été dérangés par le message véhiculé.

La hargne des vandales s’est aussi exprimée sur le porteur du message, la malheureuse balise K1 qui ne s’en est pas relevée :

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L’ADEBA demande l’annulation des derniers arrêtés préfectoraux pour l’assainissement du SIBA.

Les projets d’arrêtés présentés en janvier 2025, qualifiés de « permis de polluer », étaient particulièrement permissifs et avaient soulevé de vives protestations.

Malgré l’abandon par le préfet du point le plus litigieux et quelques aménagements mineurs, l’ADEBA relève que les arrêtés signés le 28 février présentent encore de nombreux points inacceptables comme le non respect de la réglementation et l’absence de prise en compte de la sensibilité du milieu, et ne garantissent aucunement que des dispositions adéquates et efficaces seront prises pour éviter de nouvelles catastrophes (voir nos précédents articles pour l’analyse détaillée de la situation et des documents présentés).

Aussi l’ADEBA vient-elle de déposer auprès du Tribunal Administratif une requête en annulation de ces arrêtés. 

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Rencontres conchylicoles

« L’huître agonise, Etat et élus regardent-ils ailleurs ? » vient de titrer La Dépêche du Bassin pour relater ces rencontres, organisées par le CRCAA le 7 avril 2025, et pour présenter à ses lecteurs le point de vue de l’ADEBA :

Le média InfoBassin (https://www.infobassin.com ) a également publié le 10 avril :

Le point de vue de l’Adeba : « Paroles, paroles, paroles… »

Suite à cette réunion, dans un communiqué, l’ADEBA, association de professionnels de la mer qui défend la qualité des eaux du Bassin, s’interroge sur deux grand absents :

« -Le profil de vulnérabilité des eaux conchylicoles : ce document, porté par le SIBA, est censé présenter le diagnostic des problèmes rencontrés par notre ostréiculture, notamment en relation avec la qualité de nos eaux, et proposer un programme d’action. Que doit-on penser de cette absence ?

-Le mot « pollution » : alors que les présentations scientifiques ont bien confirmé l’impact délétère des contaminants anthropiques et des dégradations causées à notre cheptel ostréicole, il faut avoir le courage d’appeler un chat un chat et de reconnaître que oui, notre Bassin est bien pollué, et de plus en plus, du fait de nos activités. Il serait vain de prétendre vouloir améliorer la situation si nous n’avons pas le courage de voir cette vérité en face.

L’exemple du cuivre et des antifoulings est malheureusement édifiant : on a démontré que c’est un poison pour les huîtres, qu’il est présent à des taux insupportables, et qu’il provient principalement des antifoulings, mais dans la salle aucun élu ou responsable n’a manifesté la moindre velléité pour aller vers son interdiction. »

Et ces professionnels de la mer enfoncent le clou : «  Le préfet avait pourtant déclaré en introduction que ces rencontres devaient déboucher sur des plans d’actions concrets ; encore des paroles ? »

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