Huîtres du bassin d’Arcachon interdites : l’association de protection des eaux porte plainte
L’Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon a déposé le 29 décembre 2023 une plainte contre le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon en charge de l’assainissement et du réseau des eaux pluviales sur le territoire après la contamination de la lagune par le norovirus
L’Adeba, Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon, a, le 29 décembre, déposé une plainte contre le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon à la suite de la contamination du bassin d’Arcachon par le norovirus. L’Adeba a été fondée en 1964 par des ostréiculteurs et est présidée depuis le printemps 2022 par l’un d’entre eux, Thierry Lafon, ancien président du Comité régional conchylicole Arcachon-Aquitaine (CRC-AA) de 2016 à 2022.
L’objet de la plainte est « la pollution des eaux du Bassin ». Selon l’Adeba, depuis l’automne, les réseaux d’eaux usées ont régulièrement débordé (en particulier au bassin de Titoune à Lanton), provoquant le déversement d’importantes quantités d’eaux usées dans le Bassin. « La qualité des eaux de ce dernier en a été fortement altérée, générant la contamination des coquillages et obligeant les pouvoirs publics à prendre trois arrêtés d’interdiction de leur consommation. La principale cause des débordements des réseaux d’eaux usées est connue : c’est la submersion des regards par les eaux de pluies qui ne peuvent pas s’écouler et provoquent des inondations dans les nombreuses zones de notre territoire où la nappe phréatique est affleurante en hiver. »
Thierry Lafon a été président du comité régional conchylicole Arcachon-Aquitaine de 2016 à 2022.
Des pluies très importantes sont en effet tombées depuis l’automne : 500 millilitres d’eau en deux mois, soit la moitié des précipitations de l’année. Un volume que les réseaux, les crastes et le sol même n’ont pas pu absorber. Les huit bassins de sécurité en fonctionnement étaient déjà pleins début novembre.
Une plainte en 2021
Pour l’Adeba, puisque le Siba est chargé de la gestion des réseaux d’eaux usées et de ceux d’eaux pluviales (il a cette compétence depuis le 1er janvier 2018), il est « responsable de cette situation qui n’est pas exceptionnelle, car elle se reproduit régulièrement ». L’Adeba pointe les limites du système « de l’infiltration à la parcelle des eaux pluviales », notamment lorsque les nappes affleurent ou débordent, et « la suppression de très nombreux fossés et crastes, remplacés depuis longtemps, au fil de l’urbanisation de nos communes, par des canalisations incapables d’assurer les mêmes fonctions régulatrices ».