Sobriété énergétique et motonautisme

Constatant que les activités maritimes étaient les oubliées du plan de sobriété énergétique mis en œuvre par le gouvernement fin 2022, l’ADEBA a, en janvier 2023, saisi notre députée ainsi que le Secrétaire Général à la mer pour les alerter sur cette lacune, en leur exposant les points suivants.

De la même manière que l’on demande à tous les automobilistes de limiter leurs déplacements, y compris professionnels, de réduire leur vitesse pour moins consommer, de préférer les transports non ou peu polluants, il faut demander aux usagers de la mer de faire évoluer leurs pratiques dans la même direction.

Notre territoire, le Bassin d’Arcachon, est le témoin, comme bien d’autres zones littorales, d’une inflation constante tant en nombre qu’en puissance des embarcations motorisées. Si l’ensemble des activités nautiques s’inscrivent dans la même trajectoire ce sont particulièrement les activités récréatives (plaisance motorisée, location de jet ski, bateau taxi) qui connaissent une expansion sans précédent. L’incidence de ces activités sur la consommation de carburant comme sur l’impact environnemental nous oblige à les qualifier d’inconséquentes et d’anachroniques.

Outre la consommation de carburant et l’importation sans cesse croissante de moteurs hors-bord et autres jet skis, l’impact environnemental est en effet important dans un territoire particulièrement sensible avec une contamination en HAP qui se situe déjà nettement au-dessus de la moyenne nationale. On peut également déplorer d’autres nuisances, comme les perturbations causées à la faune par le bruit d’engins surpuissants ou les accidents causés par des usagers trop souvent inexpérimentés et irrespectueux.

Prenant  la  mesure  de  ce  phénomène  et  de  ses  conséquences,  le  plan  de  sobriété énergétique s’impose comme étant le véhicule approprié pour porter des mesures incitatives fortes (réglementaires, techniques, fiscales) pour encadrer ces pratiques en les amenant à réduire leur consommation de carburant et limiter les comportements non vertueux.

Il n’est bien sûr pas question de restreindre l’accès à nos plans d’eau mais plutôt de favoriser les usages non polluants et respectueux de l’environnement, comme la voile ou le kayak, encore une fois à l’instar de ce qui se fait pour les transports terrestres avec le vélo par exemple. Ce sont de plus des activités plus facilement accessibles au plus grand nombre ; on peut aussi noter que, contrairement au motonautisme, elles ne nécessitent pas d’onéreuses importations.

Ce contenu a été publié dans Actions, Lettres. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire