Les pollutions à répétition du Bassin par les norovirus ont montré les insuffisances de la gestion des eaux pluviales, qui, ne pouvant s’écouler, viennent saturer le réseau des eaux usées et provoquer son débordement.
L’importance de la dernière crise, avec ses conséquences désastreuses pour l’ostréiculture et sa forte médiatisation, semble enfin obliger les responsables (collectivités territoriales et services de l’état) à envisager un plan d’actions substantiel pour éviter la reproduction de cette situation.
Une solution est même déjà mise en avant : la création de bassins sur l’amont des ruisseaux tributaires du Bassin afin de limiter leur débit vers les zones aval urbanisées. Cette solution remplit certes la fonction que l’on attend d’elle, mais elle ne saurait être la panacée. Outre le fait qu’elle est onéreuse et consommatrice d’espace, elle réduit mais ne résout pas le problème de l’aval, et elle ne répond pas à la question « pourquoi les eaux pluviales ne s’évacuent pas ? ».
Cette question est certes complexe, mais la plus grande partie de la réponse est « parce que la capacité d’écoulement du ruisseau, dans sa partie aval urbanisée, a été réduite au fil de toutes ces années d’urbanisation ». Cette réduction peut avoir des causes variées : le mauvais entretien des crastes et fossés, leur comblement partiel, leur remplacement par des canalisations incapables d’assurer les mêmes fonctions ni d’évacuer les mêmes débits, sans oublier l’empiètement des murets et ouvrages divers construits par des riverains plus intéressés à conforter leurs propriétés qu’à protéger le bien public.
La première chose à faire est de faire appliquer la loi, en menant fermement, après des décennies de laxisme, les actions de police rétablissant l’application des lois sur l’eau, entre autres l’article L 215-14 du code de l’environnement. En parallèle, il faut établir un état des lieux des capacités d’écoulement des fossés, crastes, ruisseaux et tributaires du Bassin traversant les zones connaissant des problèmes d’inondation et élaborer et mettre en œuvre un programme de réhabilitation pour retrouver les capacités d’écoulement perdues. L’éventualité de bassins de stockage amont ne doit être envisagée que dans le cadre d’une étude globale examinant en priorité tous les moyens de renforcer la capacité d’écoulement.
Par ailleurs, il convient d’être également très vigilant sur l’attribution des permis de construire dans les zones sensibles aux remontées de nappe , et donc impropres à la seule infiltration à la parcelle.
L’ADEBA invite tous les acteurs à la plus grande vigilance sur le sujet, et sera pour sa part particulièrement attentive lors de l’examen des projets à venir.